LE POURQUOI DU COLLECTIF.

En aucun cas, l’artiste est maître de son œuvre.  Le talent dont il fait preuve, les dons techniques qu’il élabore et contrôle ne sauraient suffire à la définir. Une part indicible de l’œuvre le traverse et toujours l’étonne car un plus grand que lui-même s’y exprime.

C’est dire si l’égo surdimensionné que beaucoup révèlent aujourd’hui, conséquence de la (con)fusion de l’œuvre avec son auteur est en totale contradiction avec le sens universel de l’art lui-même.

Ici, l’artiste n’est donc que le meilleur médium que son art a choisi pour parler à l’humanité entière.

C’est dire que « parler à l’humanité entière » engage humblement l’artiste à partager cet « étonnement »avec chacun, quel que soit sa condition.

« ...Tout se passe comme si l’artiste était aujourd’hui chargé de réaliser pour la collectivité un fantasme de toute puissance, la revendication d’un espace de liberté absolue concédée à certains de par leur appartenance à une catégorie cumulant aisance et mérite. Faut il donc s’étonner qu’il y ait tant de prétendants à ce statut hors du commun ?... »[1]

La critique institutionnalisée soutient la mouvance artistique, où seule une poignée «d’élus» est sélectionnée, et dont la représentativité auprès des goûts du public est discutable.

« ...Avec l’essor de la psychologie positive, qui s’efforce de comprendre les mécanismes permettant aux individus d’être bien dans leur peau, est apparue une nouvelle forme de créativité, »[2]:

Le conservatisme et l’alignement de cette pratique installent souvent le public dans une situation où il ne peut se retrouver et participer au débat.

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L’esprit du collectif est la volonté marquée de s’opposer à ce constat.

 

[1]          source ProHelvétia. Revue Passage n° 59, P 21.

[2]         Jean Cotteraux, psychanalyste. L’art d’être heureux, en inventant sa vie, et son bonheur, jour après jour.